Le suivi de la migration par radar
Les radars, en plus des suivis de la pluie, des nuages, des avions, permettent celui des oiseaux et des insectes, pendant les périodes de migration, notamment de nuit.
De nombreux oiseaux migrent pendant la nuit et le radar constitue, avec le baguage au sol, l’un des seuls outils pour suivre leur déplacement.
Les radars peuvent également fournir des informations sur les vols des oiseaux à hautes altitudes, qui ne sont pas accessibles au comptage réalisé par les observateurs au sol. Suivant les modèles de radars, la sécurité aérienne obtient des informations sur l’intensité des passages, leur fréquence et les caractéristiques des vols comme la vitesse et l’altitude.
Le radar est une invention récente qui date de la seconde guerre mondiale. Très vite, les opérateurs observent des échos ne correspondant pas à des avions. Ces phénomènes sont relativement saisonniers. Ils les nomment « radar angels ».
L’hypothèse selon laquelle ces échos correspondent à des vols d’oiseaux est finalement acceptée par tout le monde. Très vite, les ornithologues s’intéressent au radar afin de suivre les migrations.
Cette technique a été inventée afin de limiter les catastrophes aériennes par impacts. Cela a donc également permis d’éviter la mort de nombreux oiseaux. Les informations transmises aux ornithologues permettent de mieux connaître localement les flux de migration.
Les déplacements étudiés concernent aussi es oiseaux nicheurs ou les hivernants. Il s’agit alors de déplacements à faible distance.
Le radar émet un train d’impulsions et reçoit en retour un écho de la cible. Le moyen de quantifier les déplacements d’oiseaux est de noter le nombre d’échos radar obtenus pendant une période définie afin d’obtenir une densité.
Des observations radar ont été menées en France sur les milieux suivants :
-milieu urbain,
-depuis la jetée du port de Dunkerque,
-en pleine mer,
-depuis le Cap Gris-nez,
-plateaux agricoles.
Les principaux résultats concernent :
-la phénologie du passage migratoire,
-la hauteur de vol,
-la direction de vol,
-la corrélation avec les données météo,
-la vitesse de vol à partir du temps mis par l’écho radar pour parcourir une distance donnée à l’écran.
Le principal problème du radar est qu’il ne permet pas l’identification des oiseaux détectés, bien qu’on puisse évaluer en fonction des nuages de points observés, du type de vol et du battement d’ailes, des catégories d’espèces (turdidés, limicoles…). Cette technologie est cependant en pleine évolution et de nouveaux types de radar plus performants sont déjà utilisés par les corps militaires.
Le radar peut en revanche être un outil efficace dans le cadre d’études d’impacts d’implantations d’éoliennes, afin d’identifier les flux migratoires locaux et d’adapter la position et la répartition des éoliennes en conséquence, afin de limiter les risques de collision.