Formant une barrière naturelle entre les baies de Cassis et la Ciotat, les « falaises soubeyranes » sont identifiables de fort loin par leur teinte rousse caractéristique. Ces falaises, dont le Bau de la Saoupe constitue l’une des éminences, présentent une morphologie typique de « cuesta » : elles dessinent l’une des auréoles concentriques qui constituent le bassin sédimentaire du Beausset, partiellement envahi par la Méditerranée au niveau de la baie de la Ciotat.
Daté de la fin du Crétacé, cet escarpement est caractérisé par une forte disparité géométrique : au sud et au sud-est, une masse imposante de conglomérats, où s’intercalent quelques bancs de calcaires et de grès, révèle des dépôts fluviatiles de type delta. A ce niveau, la falaise domine la mer de près de 400 mètres et offre d’impressionnants panoramas touristiques. Plus au nord, au-delà du Bau de la Saoupe, la sédimentation devient progressivement plus calcaire à mesure que l’influence terrigène s’estompe. L’escarpement reprend alors des proportions plus modestes.
Grand corbeau, Grand-duc d’Europe, Faucon crécerelle, Faucon pèlerin, Hirondelle de rochers et, en hiver, Tichodrome échelette et Accenteur alpin, sont parmi les hôtes les plus remarquables du site. Ajoutons aussi, pour les chiroptères, le Molosse de Cestoni.
Vers l’intérieur du bassin, sur les versants sud et est du massif, on quitte l’univers vertical des falaises : un réseau de vallons verdoyants draine les eaux de ruissellements en direction de la baie de la Ciotat. La végétation est typique de la garrigue méditerranéenne (pin d’Alep, cistes, romarin, chêne kermès, filaire, myrte, arbousier, pistachiers lentisque et térébinthe, etc.) mais elle est souvent de faible hauteur en raison du passage répété des incendies estivaux. Seuls quelques vallons et zones protégées offrent des arbres adultes. En automne, la floraison de la bruyère multiflore (Erica multiflora), d’un rose soutenu, permet à des nuées d’abeilles et de bourdons de se nourrir avant les rigueurs hivernales.
La ligne de crêtes est accessible par une route touristique pittoresque, soit depuis la Ciotat, soit depuis Cassis. Ce dernier accès reste le plus rapide pour rejoindre, via l’échancrure du « Pas de la Colle », le promontoire du Bau de la Saoupe. On bénéficie alors d’un fabuleux belvédère vers les chaînons provençaux, ainsi que d’un point stratégique pour observer les migrations.
Le site du Bau de la Saoupe n’a été suivi de manière régulière que très récemment, puisque ce n’est qu’en 2007 que des ornithologues de l’association la Chevêche ont commencé à fréquenter ce lieu. Des suivis ponctuels de la migration furent réalisés les années précédentes dans des secteurs assez proches, comme celui de la Gineste par exemple (entre Marseille et Cassis), connu depuis longtemps pour ces passages de Pigeons ramiers au mois d’octobre, ou bien le secteur de la route des crêtes, entre Cassis et La Ciotat. Toutefois, le Bau de la Saoupe est sans doute l’un des meilleurs « spots » de la zone. Situé idéalement entre les baies de Cassis et de La Ciotat, il offre un très large panorama sur les alentours tout en étant moins fréquenté par les usagers qui empruntent la route des crêtes.
Intérêt ornithologique, espèces emblématiques
En 2008, lors du suivi de la migration post-nuptiale, une soixantaine d’espèces a été notée depuis le site du Bau de la Saoupe. Numériquement, les Hirondelles rustiques et de fenêtre arrivent dans le peloton de tête des espèces les plus abondantes. Il faudrait ajouter aussi le Pinson des arbres, le Pigeon ramier, l’Etourneau sansonnet et le Martinet à ventre blanc, avec des passages de plusieurs centaines d’individus. En ce qui concerne les rapaces, 8 espèces ont été observées : la Bondrée apivore, le Milan noir, le Circaète Jean-le-blanc, le Busard des roseaux, l’Epervier d'Europe, le Faucon hobereau, le Faucon pèlerin ainsi que le rare Faucon d'Eléonore. Neuf espèces de fringilles (dont le Pinson du nord, le Grosbec casse-noyaux et le Bec-croisé des sapins) ont été observées. On notera aussi le passage d’espèces moins communes, mais toujours intéressantes, comme le Merle à plastron, le Martinet pâle et le Tichodrome échelette.
Notons aussi que l’observation de la migration depuis le Bau de la Saoupe donne régulièrement l’occasion de voir le Faucon pèlerin, attiré lui aussi par les oiseaux de passage, et dont les piqués sont toujours aussi impressionnants.
Calendrier, déroulement de la migration
Jusqu’à présent, le site s’est avéré intéressant pour l’observation de la migration post-nuptiale, de septembre à novembre.
Modalités d'accueil
Aucune structure d’accueil n’existe sur le site. Le suivi est réalisé dans sa totalité par des bénévoles, pour la plupart adhérents de l’association La Chevêche.
Accès
Depuis Cassis, prendre la D559 en direction de La Ciotat. A la sortie de Cassis, prendre à droite la D141 (fléchée « route des crêtes ») jusqu’au Pas de la Colle ; puis tourner à gauche (D141a) en direction des antennes du Bau de la Saoupe. Le point d’observation se situe dans le premier grand virage.
Hébergement et restauration conseillés
La région étant très touristique, une grande quantité de locations sont disponibles à proximité du site, du camping à l’hôtel 4 étoiles, en passant par d’innombrables chambres d’hôtes et gîtes.
Site de l’Office de tourisme : http://www.ot-cassis.com/sejourner/hebergements/
Contact
Association la Chevêche
Maison de Quartier d'Eoures
Place Jean-Baptiste Auffan
13011 Marseille
Tél./Fax/Répondeur 04 91 27 20 87
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